Bienvenue sur ce site ! La Chèvre à 1000 feuilles, c’est un élevage montagnard et pastoral de chèvres angora (laine mohair), situé à Blieux, dans les Alpes-de-Haute-Provence.
Moi c’est Johanna, paysanne obstinée à faire vivre les terres sur lesquelles elle a grandi. Je vais vous présenter ici ce qui fait la ferme et son identité : les chèvres, le travail, les produits mohair et les valeurs que j’essaie d’appliquer ici.
Venez, je vous embarque ! Et si après lecture vous voulez en savoir plus sur la ferme, suivez-moi sur le blog et les réseaux sociaux !
Après une formation en sociologie et anthropologie, alors que ma mère commence à penser à prendre sa retraite d’éleveuse de chèvres angora et tisserande mohair, je me décide à revenir là où j’ai grandi et à reprendre cette belle activité.
Mon diplôme agricole en poche, et quelques mois de papiers plus tard, me voilà « chef d’exploitation ». Et même si la ferme existe déjà, il y a beaucoup de travail de modernisation de la ferme et de la production.
On se retrousse les manches et on y va. C’est parti pour les années les plus difficiles, celles du début, celles de « l’installation » comme on dit dans le milieu. Un métier épuisant, mais incroyablement riche. Un lieu dont on ne peut partir que rarement, une astreinte quotidienne, mais un coin de vallée tellement beau. Du travail à donner le tournis, mais dont on tire tellement d’enseignements. Une production avec beaucoup de sens : du textile, local, renouvelable, qui fait travailler de petits paysans et des ateliers de transformation tellement importants. Avec un collectif d’éleveurs autogéré pour piloter toute cette transformation jusqu’au vêtement. Tout ça grâce aux chèvres qui vivent une belle et longue vie sur la ferme. Il n’y a pas de doute, c’est une vraie aventure, difficile, mais extraordinaire !
« La Chèvre à mille feuilles », drôle de nom vous me direz ? C’est un nom que j’ai choisi pour rendre hommage à la vocation pastorale de la chèvre, qui mange énormément de feuilles et contribue donc à maintenir les milieux ouverts (lutter contre l’embroussaillement). C’est aussi une référence aux plantes en général, que j’essaie d’utiliser au maximum pour les soins des animaux. Et puis c’est le mille feuilles de l’activité agricole avec ses mille facettes, ses mille métiers en un seul.
Pour venir
Nous sommes à 30 minutes de Castellane, 1h des Gorges du Verdon, 1h du Plateau de Valensole, 1h de la Vallée du Haut-Verdon, et 45 minutes de Digne-les-Bains.
La ferme est située à 1000 m d’altitude, dans la vallée très préservée de Blieux, dans la partie nord-est du Parc naturel régional du Verdon.
C’est une vallée située au carrefour de la Haute Provence et des Alpes. Le climat est un mélange des influences méditerranéennes et alpines, entre douceur et de rudesse. La flore bénéficie donc d’une grande richesse, offrant une grande diversité de nourriture à nos chèvres.
Blieux est un village de soixante habitants à l’habitat très dispersé. Nous sommes dans un hameau éloigné du village, sur la piste qui mène au cœur du massif montagneux.
Autour de nous : quelques prairies permanentes entretenues par nos soins ; des parcours (mélange d’herbe et d’arbres/arbustes, en terrain accidenté) ; des landes ; des forêts de pin, chênes, érables, frênes, noisetiers, etc, des broussailles d’épineux que les chèvres adorent; des ruisseaux ; la belle rivière de l’Asse de Blieux et les robines (ou marnes en français, les «terres noires»). Un terrain de jeu parfait pour les animaux.
La chèvre angora est une petite chèvre très poilue originaire d’Asie, et élevée pendant longtemps dans la province d’Angora (actuelle Ankara en Turquie), d’où son nom.
En revanche, la fibre qu’elle produit n’est pas l’angora (qui est celle du lapin angora), mais le MOHAIR. Une fibre d’exception, incroyablement chaude, douce, respirante et surtout thermorégulante : elle protège du froid comme du chaud.
C’est une chèvre sociable et très attachante, malicieuse, grimpeuse (et drama-queen évidemment : c’est une chèvre !). Elle a su s’adapter au climat de toutes les régions françaises. Notre troupeau, présent ici depuis 1987 et issu d’élevages aux climats similaires, est maintenant particulièrement adapté à nos conditions locales.
Cavalière depuis l’enfance et ayant grandi avec des chevaux, je n’envisageais pas une ferme sans eux. D’autant qu’ils sont très comxplémentaires des chèvres pour l’entretien des terrains (voir section plus bas)… et qu’un petit cheval de berger est en cours de formation ! La randonnée à cheval est aussi un incroyable moyen d’évasion et d’aventures dans les montagnes qui nous entourent.
Qui dit ferme d’élevage de petits ruminants en système pastoral… Dit chiens de troupeau !
Deux types de chien : les chiens de conduite du troupeau et les chiens de protection contre le loup, très présent ici depuis les années 2010.
Les animaux font en quelque sorte partie de la famille, ce sont des compagnons de vie, tout le monde a un nom et je connais la personnalité de chacune de mes chèvres.
Les chèvres sortent toute l’année, en pâtures ou parcours arborés, c’est ce qu’on appelle le pastoralisme.
En bergerie, le soir ou les jours de mauvais temps, je leur distribue le foin que nous produisons nous-même sur les terres de la ferme. En période de gestation et de lactation, je complète avec un peu de foin de légumineuses produit dans le département.
Les terres sont entretenues de plusieurs manières :
Il faut garder en tête que l’ouverture des milieux (prairies couplées à des arbres, des haies et des bosquets) permise par nos pratiques d’éleveurs est très favorable à la biodiversité :
La tonte a lieu deux fois par an. Leur poil pousse d’environ 1 mm par jour, nous récoltons donc du mohair long de 15 à 20 cm, pour 2 à 3 kg de laine par chèvre. C’est un tondeur expérimenté qui vient réaliser ce travail difficile et technique : les chèvres angoras sont anguleuses et ont une peau très plissée qui rend le passage de la tondeuse moins fluide que sur une brebis.
Le tri qui vient après chaque tonte est une étape très importante, c’est un chantier qui peut durer plus d’une semaine. C’est un travail long, fastidieux et minutieux, mais qui assure la qualité ultérieure de nos ouvrages en mohair. Il permet de bien évaluer le travail génétique et le travail d’alimentation réalisés sur notre troupeau, en observant directement l’évolution de la qualité des toisons. Après avoir écarté les parties souillées, on trie le mohair en trois catégories :
Celui des plus jeunes, qui composera les articles les plus près de la peau (bonnets, pulls fins, gants, écharpes, chaussettes fines, etc.).
Le jar est un poil plus rêche, qui peut parsemer certaines toisons, qui servira à confectionner chaussons et tapis.
Ainsi, le mohair de toutes nos chèvres trouvera son utilité, ce qui nous permet de ne pas avoir à « réformer » (nous séparer de nos vieux) !
Ce protocole de tri précis, initié et contrôlé par notre collectif Le Mohair des fermes de France, nous permet d’obtenir un mohair homogène et de grande qualité. Tout cela grâce à la mise en commun avec les autres éleveurs, ou lorsque nous le faisons transformer dans nos micro-filatures locales.
La SICA Mohair est notre collectif d’éleveurs, au sein duquel toutes les décisions sont prises, par et pour les éleveurs, lors de réunions bi-annuelles et de conseils d’administration hebdomadaires.
La SICA est basée à Castres dans le Tarn, nous y employons trois salariées. Son rôle est d’assurer le lien entre les éleveurs et les façonniers (les différents ateliers de transformation auxquels nous nous adressons).
Avec une centaine d’autres éleveurs français, nous mettons en commun notre mohair (environ 11 tonnes par an) afin de pouvoir nous adresser aux meilleurs façonniers français et nord-italiens.
Suite à la fermeture en 2009 de la Filature Française du Mohair dans la Somme, avec laquelle la SICA travaillait jusque-là, le lavage, cardage, peignage et filage sont réalisés en Italie du Nord. Les Italiens ont gardé un savoir-faire et une expertise exceptionnels avec les fibres naturelles, ce qui nous permet d’obtenir un fil mohair de très grande qualité, où toute la finesse et la douceur du mohair sont mis en valeur.
Ensuite, la teinture, le tricot, le tissage et l’apprêtage sont réalisés chez les meilleurs façonniers français. Dans une démarche d’autonomie, la SICA Mohair s’est équipée d’une pelotonneuse et de plusieurs métiers à tisser. La mise en pelotes et une partie du tissage sont donc réalisés par nos salariées, dans nos locaux à Castres.
Je tiens beaucoup à ce magnifique travail collectif au sein de la SICA Mohair de de MDFF. Cependant, j’avais aussi très envie de perpétuer le travail de ma mère, éleveuse tisserande, qui tissait à la ferme un fil transformé dans la filature la plus proche de chez nous : Laines du Valgaudemar, dans les Hautes-Alpes.
Si vous voulez du mohair exclusivement de notre ferme, transformé localement et tissé et cousu à la ferme, notre marque La Chèvre à 1000 Feuilles fera votre bonheur ! Voir plus bas pour trouver nos points de vente.
Une fois transformé en écheveaux chez Laines du Valgaudemar, mon mohair me revient à la ferme et il est alors temps de passer sur le métier à tisser ! C’est un grand métier à tisser manuel, construit artisanalement par un tisserand. Ma mère m’aide à monter la chaîne (= mettre en place les fils verticaux) puis à tisser. Il s’agit de faire passer la navette d’un côté à l’autre pour tisser la trame, tout en jouant avec les pédales pour obtenir le point de tissage que l’on veut. C’est un travail répétitif, mais assez méditatif. Il faut être présent et concentré.
Après réalisation de tous les mètres de tissu, on les sort du métier à tisser et c’est parti pour la découpe, puis tout le travail de couture pour enfin arriver au vêtement fini !
Les articles : en 2024, la gamme de notre marque se composera du poncho « Hedwige », du pull « Pieter », et du plaid « Titus ». La gamme s’étoffera au fil des ans.
J’adorerais faire moi-même des teintures végétales à la ferme, car je suis aussi une passionnée de plantes sauvages. Mais pour le moment, force est de constater qu’il est impossible de dégager le temps nécessaire dans mon quotidien d’éleveuse, bergère et vendeuse.
Toutefois, une gamme d’écharpes Mohair des Fermes de France est depuis peu teinte en teintures végétales par une entreprise d’insertion située dans le Béarn. Ils y ont leur propre jardin de plantes tinctoriales.
Et puis, quand les premières années d’installation agricole seront passées et que la ferme ira vers un semblant de « rythme de croisière »… J’espère m’y mettre aussi, à la ferme, avec des plantes sauvages.
En attendant, je dispose de 2 couleurs naturelles : l’écru (couleur naturelle de la chèvre) et le gris naturel (obtenu en mélangeant le mohair écru avec de la laine de mouton noir).
Une fois transformés chez les façonniers, nos habits de la marque Mohair des Fermes de France nous reviennent sur la ferme.
Après transformation, qu’elle soit externe (gamme Mohair des fermes de France) ou interne à la ferme (gamme La Chèvre à 1000 fueilles), ce sont nous paysans qui assurons la commercialisation de tous nos articles. Encore un métier parmi tous nos métiers ! Je livres des maisons de pays (magasins de productions agricoles et artisanales locales), parfois des commerces locaux, et surtout, une grande partie de la vente se fait en direct : à la ferme, sur les marchés/foires/salons, et sur les réseaux sociaux (site marchand disponible dans quelque temps…). J’expédie les commandes dans toute l’Europe.
Pour toute question sur les produits disponibles, n’hésitez pas à m’appeler ou m’ écrire.
De nouveaux produits et modèles arriveront au fil du temps !
Ce sont nous éleveurs qui nous chargeons de la commercialisation de notre mohair, que ce soit pour la gamme Mohair des Fermes de France ou pour la gamme La Chèvre à mille feuilles tissée à la ferme.
Restez également connecté sur les réseaux sociaux (Facebook et Instagram de la ferme), où je propose régulièrement des articles à la vente → envoi par Colissimo.
N’hésitez pas à me demander des photos des articles disponibles en temps réel.
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